Paul Blick a huit ans lorsque son frère meurt brutalement, le jour où la France entérine la Vè République. De Charles De Gaulle à Jacques Chirac, des premiers baisers aux premiers cheveux blancs, Blick hésite entre désir de révolte, confort bourgeois et recherche d’un absolu désillusionné. Cette vie française, à laquelle chacun peut s’identifier, est inscrite dans une Histoire en marche et subit le monde autant qu’elle le construit.
« Telle était ma famille française de l’époque, déplaisante, surannée, réactionnaire, terriblement triste. En un mot, française. » 4è de couverture, jean-Paul Dubois.
J’ai beaucoup aimé ce livre, avec des événements et des rebondissements dans lequel l’homme qui se raconte nous entraine. Sa vie lui échappe en quelque sorte, dans une analyse incomplète des situations politiques, dans des choix de vie qui n’en sont pas vraiment. Le flot de la vie l’emporte, sans qu’il réagisse à ses tourbillons, vécus sans mise au point. Il s’aperçoit à l’âge mûr qu’il n’a pas vu ses enfants grandir, que le fossé s’est creusé ente sa femme et lui au fil des ans, que l’Autre reste une Inconnue, que la politique est vide de sens. Au final, rien n’est voulu, contrôlé, désiré. Un sentiment étrange nous étreint en fin de lecture.
